papyloupette

 Quelque temps après, Martin qui voulait sa revanche mis tout un plan en œuvre pour faire une bonne blague à mon grand-père.

Mon  grand-père était pêcheur, et dans le contrebas de sa maison il avait fait creuser un étang. Martin et lui étaient allés pêcher et Martin parvint à lui faire croire qu'il avait vu un poisson énorme qui s'était échappé dans le petit étang qui jouxtait le plus grand et dans lequel on avait pied.  Mon grand père appâté par la possible prise décida de tout mettre en œuvre pour attraper la dite "incroyable carpe" Après des allées et venus sur la pointe de pied, cherchant méticuleusement dans tout l'étang, mon grand père e désespérait. Mais à chaque fois qu'il allait abandonner, Martin qui lui était resté sur la berge lui criait: Là, là près des roseaux, je viens de le voir passer. Pour finir, il décida de boucher avec son propre corps l'entrée du petit étang. Il descendit doucement dans l'eau, glissa sur une pierre et se retrouva trempé. Pendant ce temps, profitant de la chute, de l'autre côté, Martin avait posé un "monstre du Lochness" à la surface de l'eau et avait crié "là, là!!". Quand mon grand père se retourna et s'aperçu de la supercherie, on était sortit tous de derrière les arbres où on c'était tous caché et on avait crié "Il t'a bien eu!" habitué à faire des blague au autre, il ne pu que rire de celle-ci et, ce fut le cas! Il ne pu s'arrêter pour un bon quart d'heure.

Ma grand-mère, qui avait un peu prévu l'issue de l'histoire avait apporté une serviette éponge et aussi prévu un petit gouter avec le gâteau préféré de mon grand-père....le cochon de Saint Antoine! Ce fut une belle journée.

(foto by papydiesel95)

 Quand mon grand-père faisait une blague, il l'a faisait jusqu'au bout. Il était aussi très persuasif.

Dans les années 70, le guide vert Michelin était plus qu'une bible pour les automobilistes. Mon grand père avait fait croire à son voisin que, si il voulait acheter le guide Michelin il devait acheter des pneu Michelin. Il lui avait patiemment expliqué pourquoi et l'avait aussi persuadé que les libraires, les bureaux de tabac et tous commerçants des endroits où il pourrait acheter le guide viendraient vérifier sa voiture. Le pauvre bougre, qui je dois le dire était un peu naïf était prêt à changer ses pneus Dunlop qu'il venait d'acheter.

Mais mon grand père, pris de remord se contenta de lui dire "va l'acheter ton guide, demande si tu peux changer tes pneus après" Il proposa bien sûr de l'accompagner! J'aurais aimé être une mouche popu voir le scène. Selon mon grand père c'était hilarant! Comme c'était un homme gentil, il offrit le guide au voisin et lui promis un repas dans un des restaurants qui y était mentionnés.

Parlant de voiture, cela me fait penser à la fois où il fit croire à mon petit ami que le coffre de sa voiture s'ouvrait automatiquement quand on l'effleurait. Mon copain y avait cru parce que mon grand-père avait caché la télécommande dans sa poche et l'actionnait discrètement chaque fois que Martin passait sa main près de la serrure du coffre. Cette fois là aussi on avait bien rit.

 ...A suivre

(photo Ken Schwarz)

Mon grand père est formidable.

Il a un humour que je ne connais chez personne d'autre dans la famille. Je suis triste de n'en avoir pas hérité. Il en a fait des vertes et des pas mûres. Des drôle et des moins drôle. Des vulgaires et des très fine. Des gentilles et des moins gentilles.

Dans mon enfance j'aimais quand c'est lui qui venait me chercher à la sortie de l'école. D'abord parce qu'il avait toujours un cochon en pâte d'amande pour moi. Il s'appelait Antoine et ne mangeais comme seul gâteau, que le cochon de saint Antoine. je passerais sur l'histoire de saint Antoine qui est plus compliquée que ce que l'on pense. Bref, Mon grand père et moi sur le chemin de la maison mangions nos cochons. Parfois, il n'avait pas eu le temps d'acheter les cochon et nous passions à la caisse d'épargne pour retirer un pour d'argent au guichet De temps à autre il faisait une opération bancaire ou deux.. Un soir, mon grand père entra à la caisse d'épargne. Je trouvais ça étrange puisque Nos cochons nos cochons n'étaient là, dans nos mains, pas encore entamés. Gentiment mon grand père s'adresse à la banquière et, lui tendant un sac de noisettes, lui dit "mademoiselle, vous seriez bien gentille de  mettre ceci sur mon compte". J'ai tellement rit ce jour là, j'en rit encore aujourd'hui.

Bref, cet humour mon grand père, ingénieur technicien au tout début de l'informatique, ne l'a pas perdu.  Il mange toujours des cochons en pâte d'amande et vient parfois me chercher à la sortie du lycée. La semaine dernière, il était là avec seulement un cochon. Je lui demande où est le deuxième. Il me répond qu'il est malade et que d'ailleurs il faut qu'il achète son vaccin. Nous entrons dans la pharmacie et, comme à la guichetière de la caisse d'épargne il demande gentiment: "mademoiselle, je voudrais le vaccin contre la grippe des laboratoires Norton". La pauvre femme qui n'avait pas compris la subtilité chercha une demi-heure dans ces fichiers  avant de s'apercevoir que Norton était un logiciel antivirus ...pas un vaccin contre la grippe! C'était très drôle parce qu'elle avait ameuté tout le personnel! En sortant de la pharmacie, mon grand-père qui n'était pas du tout malade, sorti de son sac son cochon en pâte d'amande! Nous repartîmes tous deux, avec nos cochon, comme lorsque j'étais enfant. Quel beau moment!

(photo by Gerry Balding)